mardi 19 octobre 2010

Salon Haute Fidélité - 16 et 17 octobre 2010


Nouvelle fête de l’audio le week-end dernier, organisée cette fois par le magazine Haute Fidélité. Les visiteurs pouvaient y parcourir une trentaine de stands, présentant pour la plupart des configurations d’exception. Les comparaisons avec l’automobile étant courantes dans le monde de la haute fidélité, reconnaissons que si certains systèmes affichent des caractéristiques de franchissement dignes des meilleurs 4x4, quelques uns possèdent de accélérations de dragsters, d’autres encore présentent le confort cossu de grosses berlines allemandes. A défaut d’être accessibles à toutes les bourses, il y avait donc des systèmes pour tous les goûts !

Voici, pour cette année, la sélection Signal sur bruit dans ce long circuit avec nombreuses courbes et lignes droites.

Pour commencer, chez Avance Audio, écoute d’une configuration certes imposante mais surtout très musicale. Au menu, une belle suite d’électroniques Van Medevoort haut de gamme (transport CT460, convertisseur universel DA 466, préampli CA460 et ampli PA460) alimentant les enceintes Duevel Bella Luna. Comme à l’habitude avec Duevel, la musique envahissait la pièce sans sembler parvenir de deux sources localisables et ce quelle que soit la position d’écoute, ce qui n’est pas si commun.



Aphrodite's Melody proposait une très belle écoute de la platine Kuzma XL2 équipée du bras 4P suivie des électroniques Nagra (préampli phono VPS, préampli ligne PLL, blocs de puissance MSA) et des enceintes Verity Audio Amadis


Restitution large bande précise mais fluide, avec une pointe de brillance sans doute à mettre sur le compte des enceintes, très transparentes. Le grain instrumental et vocal était bien là, avec une rare présence, que ce soit sur le disque Chamber Music de Vincent Ségal et Ballaké Sissoko, ou avec un vieux Chet Baker.




Sur le stand ZED, le lecteur EMMLabs CDSA et les électroniques Pass Labs (préampli XP10 et bloc X 260.5) attaquaient plusieurs modèles d’enceintes Pascal Louvet, dont les Neilos, avec beaucoup de soyeux et de profondeur dans la restitution. Une certaine forme de majesté et de franchise. En statique, les électroniques CERA conçues par Robert Rapp des Artisans du Son.



Chez Seven, écoute d’un système d'entrée de gamme composé du lecteur CD et de l’ampli intégré Neodio Essentiel 1 et 2, alimentant les micro monitors Venture Audio La Vie complétés par un petit caisson de grave. Un résultat qui transcendait largement l'encombrement ridicule qu'il représente ! Beaucoup de propreté et de présence, avec une image très fouillée due à la compacité du système de transducteur (un unique et minuscule haut parleur large bande par enceinte).


Fusion réussie… chez Fusion Acoustic, tant sur le plan visuel qu’auditif, entre le superbe lecteur CD Gryphon Mikado Signature, le préampli Mirage et le bloc de puissance stéréo oblong Colosseum, qui trônait fièrement entre deux magnifiques enceintes Rockport Technologies Mira 2


Les Rockport, réputées difficiles à driver, trouvaient ici un partenaire électronique à la hauteur de leurs ambitions, capable de les faire sortir de leurs gonds.





Dans le très grand stand de Sound Arts Network, entre autres produits présentés, démonstration d’un système à base d’électroniques Wavac (amplis et préampli), Zanden (lecteur et convertisseur) et enceintes allemandes à pavillon A Capella. Un système de transducteurs à haut rendement qui était un peu le scoop du salon. Hautement voluptueux et esthétique particulièrement  originale.


Accentuel Audio mettait cette année l’accent sur les produits germaniques, avec un très beau système Brinkman alimentant les nouvelles enceintes Isophon Berlina RC7 à tweeter céramique. Ces magnifiques colonnes étaient précédées de la platine Oasis à entrainement direct, du préampli phono Fein, du préampli ligne Marconi et des blocs Mono, délicatement posés sur un meuble HRS SXR. Une des présentations les plus musicales du salon. On ne se précipitait pas sur la sortie de secours, pourtant bien repérable à son logo vert ! Les électroniques Hegel étaient également présentes en renfort.


Double stand chez Jefferson, rempli de produits de très haut de gamme. Les classiques et incontournables Goldmund, mais aussi les électroniques Chapter, et les enceintes allemandes Ascendo, françaises Tanagra et danoises Raidho. Ce sont ces dernières, les colonnes Raidho C3 (à gauche sur l’image) qui ont été le plus longuement écoutées. Alimentées en Goldmund, ces enceintes distillent un message d’une exquise douceur n’excluant pas la présence ni la notion d’impact. Il s’agit ici d’un confort auditif feutré et délicat dont on ne parvient que difficilement à s’extraire. 



Salon Haute Fidélité - 16 et 17 octobre 2010 (suite)

Chez Joenit, dans un petit salon, démonstration de solutions compactes et hautement musicales. Au centre, une unique électronique de marque beChocolate, fondée par l’importateur lui-même (ces belges, alors !) : l’ampli intégré/lecteur CD-SACD/tuner aux multiples entrées baptisé Puroh

Sur les côtés, les fines enceintes Totem Hawk, reliées par le câble Tress du même constructeur. Il suffisait de fermer les yeux pour obtenir l’illusion d’un grand son de qualité et d’une musicalité irréprochable. Ou comment se faire plaisir pour un budget raisonnable lorsque l’on ne dispose que d’une pièce d’écoute aux dimensions limitées.




Audionec, la marque française de très haut de gamme qui commence à faire parler d’elle, démontrait une enceinte révolutionnaire Answer utilisant deux diaphragmes plans dans le grave (montés en push-pull), un médium en papier de conception inédite à double rouleau, et un tweeter à ruban. Un système presque compact (!) puisque ces enceintes sont actives et étaient donc seulement alimentées par le lecteur/serveur SDV3. Évidemment pas des éléments abordables ni tout à fait discrets mais... Une forme d'absolu en terme de définition, qui s’exprimait notamment avec certains extraits musicaux jouant la carte percussive. Pour les amateurs de son direct et de fort pouvoir d'analyse. Médium ultra dégraissé mais performance dans le grave un peu en retrait, justifiée par la mise en oeuvre spécifique due à la pièce d’écoute (afin d’éviter les résonances de faux plafond). En tout cas, un système très objectif, mais dont l’esthétique et le prix peuvent aussi ne pas convenir à tout le monde…




Les importateurs Acoustic Precision/Audio Focus/Audio Prestige avaient rassemblé quelques super-héros à la Marvel Comics : le nouveau combo Drive+DAC MSB Diamond, un préampli Lamm L2 Reference et ses blocs mono M 1.2 Reference, et enfin des enceintes JBL Everest DD 6600 à large empattement. Très gros système pour vaste pièce et grand budget. Capable des déferlements dynamiques les plus extrêmes. Mais une approche vraiment musicale à bas régime, et où les JBL s'épanouissaient comme rarement. Extrême grave roboratif mais bien tenu. Système musclé ne laissant pas l'auditeur sur sa faim.


Privatech importe les enceintes danoises Dali et les électroniques américaines Cary à tubes. Une très belle synergie musicale totalement exempte d'agressivité avec le petit système composé du lecteur Cary Concept, de l’intégré CAD 300 SEI et des Dali Ikon 6 Mk2. Puis passage à l’écoute des grandes Dali Euphonia MS5 avec une majestueuse suite Cary comprenant notamment l’amplificateur CAD200. Evidemment une autre ampleur, mais toujours cette fluidité avantageuse et ce sens imparable de la musicalité.


Chez Technodis 2000, les enceintes espagnoles ADN Acoustic se dévoilaient entièrement. 

Mais à l’écoute, on retrouvait plus souvent les nouvelles créations acoustiques de la marque française Art et Technologie (ex-Artec) : le modèle SE-y3 laqué blanc, alimenté par une électronique du même fabricant : l’ampli intégré SE 50-i. Au sommet de cette association, le nouveau transport CD Métronome Technologie T3A. Le tout reposait sur un support Artesana Audio, espagnol lui aussi, d’une rare sophistication. Restitution très pleine et suivi mélodique de premier plan. Un stand où l'écoute de musique était un réel plaisir avant d'être une démo. Les «petites» enceintes Art et Technologie et le gros intégré sont des éléments bien complémentaires, bourrés de punch. 



Dans la même pièce, le très gros système avec les prototypes d’enceintes SE-y7 et leurs énormes blocs mono Absolute se révélait également très prometteur, d'une redoutable transparence notamment dans le registre médium. Mais attention aux enregistrements déséquilibrés ! Ce système les confondra immédiatement.




Et l’on retrouvait également deux fournisseurs en carburants à haut indice d’octane sur ce salon : les distributeurs Jazzy Bird et Elite Diffusion dont les bacs et étagères regorgeaient de gravures d’exception et d’accessoires d’optimisation de systèmes...

Merci pour votre attention, et à l’année prochaine !

lundi 11 octobre 2010

Salon HiFi Home Cinema -1


Dès l’aube, les hôtesses de la SPAT 
étaient prêtes à accueillir les nombreux visiteurs


Allez ! Charité bien ordonnée… Cette année, votre magazine Signal sur bruit disposait d’un stand sur le salon. L’occasion de rencontrer des internautes déjà acquis à la cause, d’échanger des impressions à brûle pourpoint entre passionnés, et de tenter de séduire de nouveaux lecteurs. Stand dont il me fallût tout même m’absenter de temps à autres pour parcourir l’exposition et en restituer l’esprit, à défaut évidemment de pouvoir approfondir la visite de chaque stand ! Voici donc, en toute subjectivité, mon compte rendu de visite...

_______

Tout d’abord, sans doute une première dans un salon consacré à la haute fidélité : la présence de l’association Audition solidarité.org, reconnue d’intérêt général, et qui enseigne aux élèves d’écoles de musique et de conservatoire à se méfier des dangers du son lorsque l’on y est exposé trop longtemps à trop fort volume. 


Et contrairement à ce que l’on pourrait croire, ce ne sont pas que les amateurs pratiquant le hard rock qui y sont exposés. Les violonistes aussi ! Cette association a été fondée par des audioprothésistes et des musiciens bien sensibilisés, pour ne pas dire effarés, par les dommages auditifs graves que connaissent de plus en plus de jeunes. Pour endiguer ce phénomène alarmant, la solution s’imposait : aller à la source et multiplier les actions de prévention.


_______

Mais revenons un peu à l’objet central du salon. Par exemple avec la présentation en statique de plusieurs modèles de platines tourne-disques réalisées artisanalement par Pierre Riffaud, qui conçoit ce maillon de la chaîne Hi Fi comme un élément à réaliser sur mesure en fonction des goûts des clients. Récemment développés, plusieurs modèles de bras unipivot pouvant être finement adaptés à des cellules existantes. 


Côté platine proprement dite, le modèle phare de la gamme, baptisé Héritage, succède à l’Epure déjà connue des amateurs. Et le constructeur peut également modifier et remettre en état des platines Garrard afin de leur donner une seconde jeunesse.

_______

Chez LG, démonstrations de configurations home cinéma de la marque avec projection en 3D et en 2D. On notait notamment le quasi prototype d’écran à la technologie nano de 8,8 mm d’épaisseur (référence HB 994 PK) à la fluidité d’image assez bluffante, au sein d’un système tout LG très looké.



_______

Chez DEA, très grand stand statique comme à l’habitude, mais avec deux systèmes à écouter en alternance. Un petit ensemble qui remplissait déjà très correctement une partie de l’immense salle, composé des enceintes sphériques Elipson Planet L, du lecteur en éléments séparés Perreaux SXCD et de l’ampli intégré stéréo SX 25i. De tous petits gabarits très alertes et musicaux ! 


Le gros système était pour sa part composé du lecteur Perreaux CD1, du préampli SM6 MkII et des blocs de puissance monophoniques 750 du constructeur néo-zélandais, drivant les grandes Elipson 4260 inspirées des légendaires modèles 4050 de la Radio Télévision Française.


_______

Jouant la carte de l’intégration domestique et de la domotique, B&W France présentait une salle de cinéma domestique faisant appel aux enceintes presque plates de la série CT 800, complétées par des caissons de grave SA 1000 spécialement amplifiés par des unités développées par B&W. Outre le préampli processeur Classé CT SSP et les blocs d’amplification CT 2300, et complétée pour la partie vidéo par deux projecteurs SIM 2 (pour des projections en relief), cette installation hors norme mettait en vedette le nouveau serveur Kaleidoscape

Cette puissante machine est un serveur audio vidéo aux possibilités quasiment illimitées, permettant de stocker des centaines de CD, DVD et même Blu-ray discs tout en présentant une exceptionnelle ergonomie. Et la projection de programmes d’origine DVD montrait déjà bien à quel point, comme en audio pure, le fait de pouvoir s’abstraire des problèmes mécaniques de lecture améliore la restitution de l’image. Ne parlons même pas des extraits Blu-ray en 3D !

________

Chez Hamy Sound, les électroniques Stello de la série 500 aux lignes arrondies (lecteur CDA 500 et ampli intégré avec convertisseur Ai 500) faisaient bon ménage avec les enceintes JBL 1400 Array au design surprenant. Un ensemble capable de beaucoup de finesse et de vivacité.

L’association à haut niveau était elle composée d’une batterie d’électroniques Accuphase dont le lecteur CD DP 510 et l’intégré en classe A E560, affectés à l’ascension des JBL K2 S9900. Une belle restitution, mais peut être un peu tempérée tout de même vu le gabarit des enceintes.





________

Chez GP Acoustic France, distributeur de KEF, on regrettait de ne pouvoir écouter les monstrueux nouveaux modèles Muon tout alu, pourtant fièrement exposés à l’entrée du stand. 

















Mais on se consolait à l’écoute d’un premier système de la série Q - capable de force et de douceur - composé des colonnes frontales Q 700, de la centrale Q 600c, des voies arrières Q 300 et du caisson Q 400b, alimentées par un intégré multi canal Arcam, une source Blu-ray et un écran Pioneer. Et juste en face de ce système, quelques représentants de l’étonnante série T ultra plate embarquant des haut-parleurs à diaphragmes… plats, tout simplement.


_______

Le croirez-vous, dans l’immense pièce réservée par Audio Marketing Services, les énormes enceintes Vienna Acoustic Klimt «The Music» étaient alimentées par deux nouveaux et minuscules blocs mono Cyrus X, développés spécifiquement par Mission, qui est aussi l’importateur de la marque d’enceintes autrichiennes en Angleterre. Ces discrètes boîtes délivrent quand même une puissance de 300W. 




En sources, le système l’ensemble Soolos Control Ten bien nourri en enregistrements sous de multiples formats, et le lecteur Gamut CD 3 - utilisé en transport seul - attaquant l’étage de conversion du préampli processeur Meridian 861 G6. Un son énorme, spécialement façonné par le célèbre Martial Hernandez ! 


________

Chez France Marketing, les enceintes allemandes Quadral Montan Aurum se faisaient douces mais majestueuses, épaulées par un intégré Mac Intosh et un lecteur Sherwood CD 772. Véritablement une très belle écoute, grâce à ces enceintes embarquant des solutions technologiques innovantes (boomer placé de biais dans l’ébénisterie, beau tweeter à ruban). 


Des enceintes qui n’avaient rien d’ostensiblement teuton, au sein d’un système qui affichait une touche de rondeur dans le grave et une petite pointe d’acidité dans le medium aigu, un peu typique de l’électronique au nom écossais.

________

Yamaha s’offrait un très beau double stand où était présenté une myriade d’appareils dont notamment le nouveau serveur NPS 2000 sur un plateau tournant. En avance de phase par rapport au prochain salon de la Musique, Yamaha donnait à voir et à écouter les nouvelles guitares de la marque. 

Dans cette salle également dédiée à l’écoute HiFi, on pouvait entendre, entre autres configurations, un système composé du lecteur CDS 2000, de l’ampli de puissance AS 2000 et des enceintes Suavo 1 (ici à droite). 


Mais alors, si même les grands constructeurs japonais se mettent à faire de la haute fidélité de haute qualité, que va-t-il rester aux marques audiophiles ? Car ces éléments plutôt abordables présentent effectivement beaucoup de qualités, et justifient les éloges régulières qu’ils reçoivent de la presse.




Poursuivre la visite


Salon HiFi Home Cinema - 2

Suite de la visite


Sur un salon comme celui-ci, il y a toujours un ou plusieurs produits miracle - ou annoncés comme tels ! Pour ma part, j’ai choisi, d’élire à chaud, dans cette catégorie, l’étonnant Smyth Realiser A8, sorte de «synthétiseur» de configurations multicanales pour casque. Basé sur la technique dite HRTF, il permet de capturer lors d’une phase de calibration le rendu 5.1 ou 7.1 d’un système réel déployé dans une pièce, et de construire l’équivalent sonore pour une écoute avec un casque stéréophonique conventionnel. Que cette toute petite machine soit pleinement capable d’émuler les meilleurs systèmes audio de la planète reste à prouver. Mais effectivement, la bande son de démo donnait bien l’impression de canaux latéraux et arrières en plus du son frontal. Après la copie illicite de la musique et des films, celle des installations home cinéma a-t-elle commencé ? L’avenir le dira.


Une visite chez Audio Note est toujours l’occasion d’une (bonne) surprise, même si les appareils et technologies présentées brillent par leur constance, année après année. Lors de mon passage sur le stand, un 33 tr du groupe Rage against the machine tournait à bonne vitesse, ce qui nous changeait un peu des habituels trios de jazz ou des quatuors à cordes écoutés par les amateurs d’amplis à lampes (je généralise !). 


Une restitution certes typée, mais le système envoyait (dans le meilleur sens du terme) un son plein, très dynamique, hyper articulé, et ceci presque sans agressivité (pour le genre, c’est un exploit). Excessivement entraînant ? Non, cela fait un peu musette. Impliquant ? Non, trop sérieux. Voilà donc ce que j’ai trouvé de mieux : involving, really !


Chez Convergences, écoute de la série Exposure 2010 S2 avec lecteur cd et intégré épaulés par les enceintes PSB Alpha ti, le tout en câblage O2A. Un petit système plutôt sage mais qui fonctionnait très proprement pour le prix. Pour débuter dans la haute fidélité. Mais attention à la concurrence des constructeurs japonais «grand public» nouvellement férus d’audiophilie !






Chez Waterfall, aux côté des enceintes désormais bien connues, on pouvait notamment écouter les micro satellites plats Sério aidés par un caisson High Force M 2.1, avec en source un simple ipod. Où comment faire beaucoup d’effet avec une mini configuration ! Le port d’une paire de jumelles est conseillé pour retrouver où sont installés les appareils.


Autre stand, autre monde… Passage (trop) rapide chez Jefferson, au moment d’une démonstration des électroniques anglaises Chapter et des enceintes C2 de la marque Raidho, le tout en câblage Absolue Création. Il ne s’agit évidemment pas ici de matériel que l’on peut qualifier de tout à fait abordable, mais la qualité de fabrication, la finition et la restitution sonore sont de tout premier ordre. Ces références nouvellement distribuées en France font la part belle à la fois à la précision et à une douceur de restitution qui constitue un véritable bain de jouvence pour l’auditeur. Une esthétique sonore sciemment promue par l’importateur.



Que l’on me permette ici de citer une fois de plus quelques héros français désormais bien connus, et qui se situent à la pointe de la technologie… Car une des plus belles scènes sonores du salon était en effet délivrée par l’ensemble constitué des transducteurs Leedh C, de l’intégré Devialet Premier D et du lecteur CD Neodio NR One à la fluidité toute analogique. Difficile d’ailleurs de trouver une place assise dans cette pièce !




Storm Audio est une nouvelle marque française d’amplificateurs, venue présenter son premier modèle : l’ampli intégré V55 Vertigo de 2 x 170 W bénéficiant d’une technologie innovante permettant, sur le papier, d’optimiser le transfert d’énergie entre l’amplificateur et les enceintes. Une démonstration prometteuse sur enceintes Focal Diablo, mais qui mérite un examen plus approfondi.






Chez Atohm, très belle écoute des enceintes GT 3.0, le sommet de la marque, alimentées par un système plutôt simple composé d’un lecteur CD Electropaniet et de l’intégré Perreaux 250i. Un sommet encore accessible, et capable d’un grand pouvoir d’analyse et d’aération, d’une belle justesse tonale, d’une grande densité sonore. Pour les amateurs de franchise et de tonicité.

La preuve qu’il n’est pas absolument indispensable de dépenser des sommes astronomiques pour se faire plaisir. Une réalisation 100 % française n’intégrant que des haut-parleurs spécialement fabriqués par la marque de Besançon.

Au 21e étage, il ne fallait pas rater la désormais historique association B&W – Classé avec cette année les fabuleuses B&W 800D, trois voies, tweeter diamant.

Mais aussi avec les nouveaux blocs de puissance Classé de la série CT, rompant avec l’esthétique traditionnelle de la marque. Un haut de gamme virtuellement insaturable, qui pousse assez loin le sens du réalisme notamment en termes de restitution de l'espace sonore et des ambiances, particulièrement sur les enregistrements très naturels de Philippe Muller, au commandes du système.




Enfin, fidèle à son habitude, Pioneer organisait une présentation très didactique mettant en scène une première configuration stéréo : enceintes monitor S2 EX, ampli intégré A-A9MK2–K, lecteur CD SACD PD-D9MK2–K. Un système puissant mais délicat, proposant très beau médium, ouvert et précis, avec un registre grave manifestant une petite dose de rondeur.

Puis nous passions à la démo audiovisuelle 5.1 en DTS Master Audio associant le lecteur Blu-ray BDP-LX53 et l’amplificateur intégré SC-LX 83 (7 canaux de puissance en technologie Ice Power), et les colonnes S1EX. Avec un extrait musical et un extrait cinéma permettant de se convaincre du potentiel inouï de cette configuration haut de gamme (presque) intégrée, conçue pour amateurs de sensations fortes.



Au final, voici une édition du Salon HiFi Home Cinema qui, même si elle a peut être été un peu moins fréquentée que celle de l’année passée, montre que beaucoup d’amateurs restent intéressés par le domaine. Intéressés par découvrir de nouveaux produits, mais aussi par investir pour continuer à faire évoluer leur système, qu’il soit purement audio ou home cinéma. Quant aux exposants présents, la plupart ne lésinaient pas sur les moyens déployés pour séduire le public, quitte à occuper de nombreux mètres carrés avec des présentations statiques de matériel. Mais n’oublions pas qu’à seulement quelques centaines de mètres de l’hôtel Pullman se déroulait une redoutable manifestation concurrente sans l’être : le Salon de l’Auto.



Retour page précédente


Retour vers Salons et manifestations

vendredi 8 octobre 2010

Enceintes Totem Acoustic Wind





Origine : Canada - Prix : 10000 € la paire -
Distribué en France par Joenit



Un sommet de musicalité au pays des Totem


Après les Totem Forest et les Model One Signature, Signal sur bruit aborde le haut de gamme Totem Acoustic avec le modèle Wind. Grande colonne introduite sur le marché US en 2001, et qui a fait l’objet d’un relooking extrême fin 2009. Son nouveau nom est Wind Design et j’aurai sans doute l’occasion d’y consacrer un complément prochainement. Outre son look, la conception de la Wind Design est marginalement différente de la Wind «classique» et présente une restitution légèrement supérieure. Au nombre des différences factuelles : les haut-parleurs de medium et de grave, le principe de socle métallique (skid plate), l’ingénierie du filtre. Mais la Wind classique reste au catalogue de Totem Acoustic et constitue toujours, malgré les années, un modèle très attractif.

Pour ma part, c’est ce modèle Wind « classique » que j’utilise, et ce depuis plusieurs mois. Une cohabitation de long terme, qui me permet de porter une appréciation assez objective (et favorable, nous le verrons plus loin).

Il est utile de rappeler que la majorité des enceintes du catalogue Totem ne comprend que deux voies, par souci de l’homogénéité des performances (plus difficile à obtenir de modèles à trois voies ou plus). On comprend que pour des modèle d’entrée ou de moyenne gamme, l’idéal théorique et pratique selon Vince Bruzzese est l’enceinte à deux voies. Il faut atteindre les Wind Design / Wind pour observer une conception à trois voies.

Car le critère moteur de la conception d’une enceinte Totem reste conditionné à son encombrement. Ces conceptions cherchent en permanence à optimiser le rapport entre performances objectives/subjectives, encombrement et «intégrabilité visuelle». La Wind, par exemple, n’a pas été conçue pour constituer une exubérante somme technologique. Mais à partir d’un volume donné et avec une apparence restant élégante, pour délivrer le maximum des performances et de la musicalité que l’on pouvait en obtenir. Presque curieusement, le marché américain, autrefois amateur de gigantisme, est actuellement très en demande de ce type de produits plus discrets. Avec la nouvelle version Wind Design aux coloris fantaisie, la discrétion est peut être un peu mise à mal, mais l’encombrement reste modéré !

Un peu de technique

A l’issue d’un entretien avec Vince, on ressent à quel point son approche à quelque chose de presque mystique. Cet aspect ressort également dans la littérature Totem développée sur le site de la marque, et dans certains témoignages de proches. Elle n’est sans doute pas qu’un effet de style.

A propos des choix technologiques par exemple, Vince considère qu’il est inutile de les mettre particulièrement en avant. Car pour lui, seul le résultat musical compte, et sa constance en fonction du temps. Ce crédo revient très souvent dans son discours : la constance des performances, assurée via des principes de conception, de réalisation (ébénisteries) et de choix des composants qui visent la plus grande longévité possible, ainsi que la constance des performances.
Quel que soit le modèle, aucun compromis n’est fait sur le choix des composants, et la liste en est toujours établie pour des raisons de synergie musicale. C’est ainsi que Totem constitue, autant que faire se peut, des stocks importants de composants divers, qui permettent d’envisager des actions de maintenance d’une quinzaine d’années effectives. Dans le but également de garantir la pérennité de l’investissement.

Chez Totem, l’attention est davantage portée à l’association des composants entre eux (le mariage des haut-parleurs, leur interaction avec le coffret, les composants du filtre) plutôt qu’au fait qu’ils soient représentatifs d’une technologie nouvelle ou particulièrement sophistiquée.  Le concepteur n’est donc pas forcément très disert sur les éléments retenus dans les enceintes. Mais, surtout, il n’est pas du genre à craquer pour des nouvelles références de haut-parleurs exotiques ou de matériaux complexes au motif que haute technologie et dernier cri seraient les garants imparables de la qualité musicale des produits.

C’est une des raisons qui lui font préférer sur la Wind un tweeter à dôme aluminium de 25 mm – de provenance SEAS - aux dômes textile, ceux-ci affectant une usure, un relâchement beaucoup plus rapide de la membrane au cours du temps. Mais en revanche, on ne trouvera pas de membranes céramique ou diamant chez Totem.

La double section de haut-parleurs médium qui équipe la Wind est assez unique en son genre et permet de donner de l’épaisseur, de la matière à ce registre, tout en évitant soigneusement la mise en avant systématique. Il n’a évidemment pas échappé à Vince que la zone de sensibilité maximum de l’oreille est précisément calée sur le spectre de la voix humaine (ce n’est d’ailleurs pas un hasard). S’il est utile et agréable qu’un transducteur audio descende loin dans le grave et monte haut dans l’aigu, il est tout aussi indispensable que la zone médium soit reproduite avec le maximum d’exactitude et de «consistance».

Comme sur les autres modèles de la gamme, Vince B. ne cherche pas à réaliser les caissons les plus inertes qui soient. Sa vision des choses l’amène plutôt à concevoir des enceintes à l’ébénisterie «légère» et vivante, dont l’une des fonctions est d’écouler vers le sol, le plus rapidement possible, le maximum de l’énergie vibratoire rayonnée par les haut-parleurs. Le coffret est aussi une caisse de résonance, et il participe donc à la reproduction musicale. Des mesures fines montrent que certaines parois des enceintes Totem entrent en résonnance avec le message sonore (ce que l’on ne peut jamais complètement éviter). Cela n’a rien d’anormal et garantit même, selon leur concepteur, le caractère vivant de la restitution.

Les unités médium et le boomer bénéficient de leur propre cavité de résonance. Le boomer est un modèle de 22 cm de diamètre dont la fréquence de coupure haute est située vers 180 Hz. Il est réalisé par Scanspeak sur cahier des charges. Les médiums à bobine ventilée de 7 cm de diamètre bénéficient de puissants aimants Neodyme. Mais ici encore, c’est la qualité des composants qui est recherchée plutôt que l’élaboration de fonctions de filtrage exotiques.

L’épaisseur des parois de l’enceinte atteint 21 mm par endroits. Elles sont constituées de panneaux de MDF assemblés en plusieurs couches de densités différentes. Le jointage des parois par inter-digitation garantit également l’intégrité mécanique et la pérennité des coffrets. En particulier, ces coffrets sont capables de cycles d’expansions/contraction en fonction de la température qui ne font pas apparaître de tensions mécaniques particulières néfastes à l’écoute. Et ces colonnes reposent, en leur face avant, sur un unique «claw» typique de la marque, qui assure l’écoulement des vibrations de la face avant vers le sol.

Autre originalité : on ne trouve à l’intérieur des enceintes Totem pratiquement aucun matériau amortissant en tant que tel, excepté le fameux borosilicate utilisé par la marque - sorte d’enduit appliqué en plusieurs couches fines à l’intérieur des coffrets - et quelques très rares petits pans de mousse. Et encore, ce matériau issu de l’industrie aéronautique est-il sans doute plus proche du vernis qu’un luthier applique à la finition d’un violon pour parfaire son timbre, qu’à une solution classique d’amortissement (quand cela n’est pas d’étouffement !) des vibrations internes. D’ailleurs, ce traitement de surface est ajusté à l’oreille, et non en fonction d’une capacité d’absorption qui serait uniquement calculée à l’avance.

Lorsque l’on peut glisser un œil à l’intérieur d’un coffret Totem, on est donc de prime abord assez surpris : c’est le grand vide ! On n’y voit rien d’autre que des haut-parleurs, les composants du filtre, un coffret et quelques cloisons ajourées de renfort horizontal. Mais par rapport à quelques autres réalisations «sans adjuvant acoustique» que l’on peut trouver sur le marché, les Totem brillent par leur absence systématique de son de boîte. Cette formule minimaliste est donc ici parfaitement maîtrisée. L’autre point important, c’est qu’elle contribue également à la constance des performances acoustique dans le temps. Car elle limite l’effet du vieillissement des mousses ou laines (synthétiques ou naturelles) qui remplissent massivement la majorité des enceintes du marché. Ces matériaux finissent toujours par perdre leurs qualités initiales, se désagrègent et diffusent partout dans les ébénisteries. Les membranes des hauts parleurs étant souvent le siège d’une accumulation de charges d’électricité statique, il n’est pas rare de les retrouver, après quelques années de fonctionnement, singulièrement encombrées par des amas de ce type de particules… Avec les conséquences qu’on imagine sur leur rapidité de réaction !

Si le filtre fait appel à un nombre (très) limité de composants, ceux-ci sont de tout premier ordre (self Mundorf, résistances bobinées et condensateurs électrolytiques aluminium MDL), et la charge électrique présentée à l’amplificateur reste relativement simple. Elle évolue entre 4,5 et 20 Ohms pour ce qui est de la composante résistive, et présente des variations de phase douces qui ne mettent pas l’électronique associée en situation de stress.


Caractéristiques constructeur :

Système 3 voies - 4 haut-parleurs
Fréquences de coupure : 180 Hz et 2500 Hz - filtrage du second ordre
Réponse en fréquence : 24 Hz à 21 kHz +/- 3 dB (en milieu semi-réverbérant)
Sensibilité : 87 dB
Impédance : 4 Ohms
Puissance admissible : 80 - 250 Watts
Dimensions : 112,5 x 35,5 x 27,3 cm