Décidément, cette édition 2010 du festival n’aura pas été placée sous le signe du soleil, mais qu’importe. Le rayonnement provenait de la scène et les quelques intempéries que les festivaliers ont connu ces derniers jours n’auront pas entamé leur assiduité. On comprend cela car l’affiche était somptueuse !
Et les deux derniers concerts du festival auront vu défiler deux générations de fauves, dans une sorte de double bouquet final.
Tout d’abord samedi soir, avec les jeunes lions du quartet Résistance poétique emmené par le batteur Christophe Marguet.
La poésie musicale produite par cet ensemble était sans conteste de nature plutôt fauviste et rageuse. Alors que les formations de deux soirées précédentes avaient proposé un jazz plutôt sophistiqué (dans le bon sens du terme), le quartet Résistance poétique délivrait une musique bouillonnante, structurés en longs morceaux incantatoires, parfois hypnotisants, qui évoluaient souvent vers un point culminant où se déchaînaient toutes les énergies.
Résistance poétique, c’est aussi Sébastien Texier aux clarinettes et au saxophone, Mauro Gargano à la contrebasse, et Bruno Angelini au piano.
Des jeunes gens doués et fougueux, qui n’avaient certainement pas peur de se brûler les ailes au contact des longs jets de lave en fusion qu’ils émettaient eux-mêmes.
Visiblement, ce soir là, les esprits bienveillants de John Coltrane et Pharoah Sanders n’étaient pas très loin d’eux, ni de nous.