samedi 24 juillet 2010

Arènes du Jazz - 3

Trio de choc avec chic

Alternant personnalités médiatiques et figures montantes du jazz, le festival des Arènes nous a une nouvelle fois, ce vendredi soir, proposé une soirée de la plus haute qualité. On pourra dire que cette édition a fait la part belle aux souffleurs de talent ! Après David Liebman (avec le quintet Contact, le 20) et Klaus Gesing (au sein du trio Distances, le 22), avant Sébastien Texier (Quartet Résistance poétique le 24), Louis Sclavis et Michel Portal (le dernier concert du 25), la soirée d’hier mettait la jeune formation du clarinettiste Thomas Savy à l’honneur.

Interprétant les titres de l’album «French suite», le trio de Thomas Savy assurait une prestation parfaite, avec une qualité d’interprétation sans faute proche d’une prestation de studio. Un savoureux retour sur un album inspiré aux morceaux très travaillés, dont certains n’oublient pas de swinguer de vigoureuse manière. 

Le mérite en revenait ici à la section rythmique constituée du batteur Fabrice Moreau et du contrebassiste Stéphane Kerecki, dont les prestations respectives n’avaient rien à envier à celles des plus grands.








Un Fabrice Moreau incroyablement virtuose, avec un jeu tout en légèreté et déployant sans cesse des figures rythmiques des plus complexes. 

Quant à Stéphane Kerecki, il fait corps avec sa contrebasse, la caresse du bout des doigts ou l’empoigne sans vergogne pour en tirer une ligne de fondation fine, rapide et bondissante.
















Mais le jazz jeune et moderne du Thomas Savy Trio comprend aussi des reprises de titres historiques et lumineux de Duke Ellington («Come sunday») et de John Coltrane («Lonnie’s lament»), présentés par Thomas comme des morceaux d’inspiration religieuse. Un Thomas Savy s’adressant souvent au public pour commenter les titres joués, pour rendre hommage à son ami le saxophoniste Steve Potts, aux musiciens qui l’ont entouré pour l’enregistrement de «French suite» - les américains Scott Colley et Bill Stewart, et enfin pour remercier chaudement l’équipe du festival.



Comme l’ont souligné d’autres critiques avant nous, Thomas Savy n’est pas qu’un musicien sérieux, appliqué et poli. S’il est capable de composer et d’interpréter un jazz propre et excessivement raffiné, il peut aussi se laisser aller à des improvisations plus libres et rugueuses, ou contribuer à insuffler un groove irrépressible à bien des morceaux. 


Mais il est clair qu’il s’agissait ici d’une prestation bien répétée, tirée au cordeau, d’une fascinante perfection musicale et technique.


Ci-dessous, une courte illustration de la chose...