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Back into the future ?
Laurie Anderson faisait son retour en France les mardi 30 et mercredi 31 mars, seule en scène, dans le cadre de sa nouvelle tournée mondiale. A l'avant-veille de la parution de son nouvel disque Homeland (qui est attendu depuis presque deux ans), son spectacle Delusions - assez bizarrement traduit en français par Un délire - est censé en proposer un avant-goût.
Mais l'artiste américaine était aussi à Paris pour recevoir le Qwartz d'honneur (qui lui était décerné pour l'ensemble de son oeuvre) vendredi 2 avril à l'occasion de la manifestation Qwartz 6.
Mais l'artiste américaine était aussi à Paris pour recevoir le Qwartz d'honneur (qui lui était décerné pour l'ensemble de son oeuvre) vendredi 2 avril à l'occasion de la manifestation Qwartz 6.
Nous l'attendions au tournant, notre Laurie, car après le déjà ancien mais tout à fait négligeable et insupportablement sirupeux Life on a string (2001), l'on se demandait bien comment elle allait poursuivre sa visite de la nouvelle décennie !
Well. La réponse est... mitigée. C'est sûr, la performeuse new-yorkaise excelle toujours dans la narration des ces petites histoires absurdo-technologiques ou philosophiques dont elle a le secret, et qui gratouillent notre intellect et notre sensibilité juste là où ça nous démangeait déjà un peu. Ce spectacle, présenté comme un opéra à une voix (à deux voix en fait), s'articule complètement sur la succession de ces délicieuses saynettes qui n'ont - en dépit des apparences - rien d'anecdotique dans le propos, et qu'elle distille avec un humour froid et une voix presque surjouée qui leur sied à merveille.
Du point de vue musical en revanche, le bilan est (un peu) moins favorable : Succession plaisante de drones et samples assortis de quelques trilles d'un violon électrique qui nous font quand même regretter l'époque bénie du tape-bow violin - que la sorcière Laurie inventa à la fin des seventies et utilisa jusqu'au sortir des années 80. Et, bien sûr, le jeu sur l'alternance voix naturelle / voix vocodée qui est l'une de ses marques de fabrique. Une prestation malheureusement desservie par une qualité de sonorisation très discutable dans la Grande Salle de la Cité. Niveau sonore trop élevé, grave boursoufflé et souvent inarticulé, manque cruel de définition et de délicatesse dans le registre médium, dont la voix et le violon ont singulièrement pâti (ses deux seuls «instruments» joués live, c'est un comble !).
Mais foin de passéisme !
Conclusion : la bande son de Delusion semble quand même loin des chefs-d'oeuvre du passé que furent Big Science (1982) et Mister Heartbreak (1983). Sans même citer l'époustouflant Bright Red / Tighrope de 1994...
Mais foin de passéisme !
Laurie Anderson avait beau marcher à rebours tout en s'interrogeant sur l'avenir dans la vidéo de «White Lily» (court morceau de l'album Home of the brave, paru en 1986), ne condamnons pas son nouvel opus avant même sa sortie...
On espére donc vous réentendre très bientôt, chère Laurie.