Les Utopies
Fidèle à leur habitude, Laurent Bayle et son équipe de direction conviaient jeudi 18 mars le public de la Cité de la musique à découvrir les principaux éléments du programme de la saison prochaine.
Il faut saluer ce type d'initiative, surtout lorsque l'exercice est pratiqué de manière claire, concise mais ouverte, comme c'était le cas ici.
Il faut saluer ce type d'initiative, surtout lorsque l'exercice est pratiqué de manière claire, concise mais ouverte, comme c'était le cas ici.
Ce rendez-vous était tout d'abord l'occasion d'établir un rapide bilan de santé de la Cité, du point de vue de la fréquentation du public. Les deux dernières saisons (2008/2009 et 2009/2010) s'avèrent très satisfaisantes, les meilleures même jamais enregistrées depuis l'ouverture du lieu. Le nombre d'abonnements souscrits est en constante augmentation, le Musée de la musique revendique ses quelques 200 000 visiteurs annuels, et le site internet de la Cité a attiré un million de visiteurs en 2009 !
La prochaine saison 2010/2011 sera donc placée sous le signe des utopies. Mais elle reste tout d'abord très concrètement accessible au jeunes et aux très jeunes, à travers des concerts éducatifs où les familles sont les bienvenues, une programmation spécifique de spectacles, et grâce aux différents salons de musique et ateliers pratiques (dont un dédié à la découverte de la guitare électrique !) qui sont ouverts au jeune public. A noter, en juin 2011, la restitution d'une initiative de tutorat où de jeunes musiciens auront pu côtoyer des membres du London Symphony Orchestra.
Pour les plus âgés, signalons les ateliers de Gamelan javanais, de percussions du monde arabe, de Cuba, des DOM-TOM, de Steelband caraïbe, de Tabla d'Inde du nord et de musique Wolof sénégalaise. Ainsi que les deux volets de Studio Son (Du son à la composition, Musique et environnement), ateliers de création sonore et d'introduction aux outils informatiques.
Pour les plus âgés, signalons les ateliers de Gamelan javanais, de percussions du monde arabe, de Cuba, des DOM-TOM, de Steelband caraïbe, de Tabla d'Inde du nord et de musique Wolof sénégalaise. Ainsi que les deux volets de Studio Son (Du son à la composition, Musique et environnement), ateliers de création sonore et d'introduction aux outils informatiques.
D'une manière générale, la Cité de la musique poursuit sa politique d'ouverture programmatique qui devrait une fois encore attirer un public très varié. De nombreuses séances de Zoom sur une oeuvre, Forums, Citéscopies et autres Collèges permettront d'ailleurs au spectateur de se préparer à l'écoute d'un concert ou de découvrir un courant ou un artiste majeur. L'accès libre à la médiathèque et à son important fonds permet en outre d'approfondir de nombreux sujets.
La musique contemporaine est bien entendu présente, avec notamment l'Ensemble intercontemporain (image ci-dessus) qui assurera quelques 16 concerts, dont 5 de musique de chambre. Six créations mondiales seront au programme de la nouvelle saison. Mais on y entendra également l'Orchestre du conservatoire national supérieur de Paris (tout proche), l'Orchestre Philharmonique de Radio-France, l'Orchestre National d'Ile de France, ainsi que l'Orchestre de Paris, qui commencera à prendre ses quartiers avenue Jean Jaurès, en prévision de l'ouverture de la Philharmonie de Paris en 2013.
Quatre festivals majeurs viendront ponctuer cette saison 2009/2010 : Days Off, un festival de musiques actuelles (rock, electro), du 3 au 10 juillet prochains. On y annonce déjà la présence de Peter Doherty, Divine Comedy, Sean Lennon et Emilie Simon. Puis ce sera la rentrée avec Jazz à la Villette, du 31 août au 12 septembre, Villette Sonique et la très riche Biennale d'art vocal en juin 2011.
Le thème central des utopies permettra de rassembler des oeuvres porteuses de l'idée d'un ailleurs ou d'un avenir que l'on imagine souvent riches de promesses, mais aussi d'aborder l'influence des totalitarismes dans la création artistique et musicale en particulier.
Les deux cycles de concerts et l'exposition "Lénine, Staline et la musique" permettront à ce titre de mettre en regard les musiques "officielles" et les tentatives de résistance au dogme. Schostakovitch et Prokofiev seront bien entendu deux figures importantes de cette programmation, qui proposera également un choix de ciné-concerts, un volet consacré au musiques de ballets russes (début octobre) et un cycle consacré aux "musiciens de Bertold Brecht" (début novembre).
Le rêve américain et son utopie libérale, beaucoup plus individualiste et éprise de liberté sera également abordé à travers une pleiade de compositeurs : Adams, Reich, Glass, Copland, Ives, Cage, Crumb, Cowel, Barber, Bernstein. Tout comme le grand mouvement du pacifisme. Les prophéties et le messianisme dans la musique seront notamment illustrés par des oeuvres de Wagner, Berlioz et Haendel. Des héros tels que Prométhée, Icare et Bellérophon seront célébrés. Le Sénégal, l'Ethiopie et leurs mythes seront mis à l'honneur fin octobre 2010 et début février 2011.
On ne peut évoquer les utopies sans faire un indispensable détour par la science-fiction (collaboration Enki Bilal/Goran Vejvoda, premiers films d'anticipation de Fritz Lang et de Richard Fleischer), par la complémentarité réel/virtuel, ou sans évoquer certaines visions d'art total - telle que celle imaginée en 1928 par Moussorgski et Kandinsky. Enfin, signalons les soirées qui mettront en perspective les engagements religieux d'un Franz Liszt et politiques d'un Luigi Nono (début mars 2011).
En marge de cette programmation thématique, des concerts "intervalles" permettront de retrouver des personnalités d'exception de la musique : Maria-Joao Pires, John Eliott Gardiner, Joshua Bell, Lang Lang, Alfred Brendel, Menahem Pressler, Steve Coleman, Pierre-Laurent Aimard...
Dans un registre musical tout différent, les prêtresses rock que sont Nina Hagen et Patti Smith - qui sera notamment accompagnée, entre autres musiciens, de Philip Glass en personne - ainsi que l'inclassable formation allemande Einstürzende Neubauten seront également du voyage vers les utopies. Sans oublier un très original hommage à Georges Brassens en quatre dates et une longue exposition.
On se reportera évidemment à la récente brochure de saison 2010/2011 et au site de la Cité de la musique pour prendre connaissance en détail de cette réjouissante profusion culturelle.
Images recueillies sur les sites de la Cité de la musique et de Radio France
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