Le journal du In
Roy Hargrove & RH Factor - MC Solaar
Roy Hargrove serait-il une sorte de Prince du jazz ? (Le Prince de Minneapolis)
Une figure princière ? Un trublion plutôt, voire fou du roi, avancent nombre de ses admirateurs… Oui certes.
Mais regardez le bien… Il y a quand même une petite ressemblance physique entre notre trompettiste quadragénaire et l’apôtre funk de Minneapolis : la (petite) taille tout d’abord, et un certain goût pour l’originalité vestimentaire (sans doute pas autant poussée chez Hargrove, mais tout de même).
Il y a aussi une parenté musicale indéniable, et dans les deux cas la grosse mécanique made in the US qui les accompagne au concert est du type gros V12 au couple monstrueux, aux reprises étourdissantes, au son bien cuivré (l’échappement est confié à des pots de gros calibre !).
Sous ses allures de petit garçon presque bien mis (costume clair uni et baskets blanches) mais dissipé, un sens inouï du groove se tapit. La série de morceaux exécutés pour commencer le set le prouve à l'envi.
Rap et jazz serait-ils des frères ennemis ? Ce sont sans doute de vrais frères s’ignorant malgré leurs ressemblances. Le lascar MC Solaar apparaît pour quelques titres. Il recycle aisément quelques uns de ses premiers tubes, dont «Qui sème le vent, récolte le tempo». Une très bonne idée, qui fonctionne. Mais son passage sur scène n'est finalement que de courte durée, et notre laarSo l'asticot ne tente pas de ravir la vedette à son hôte.
Roy réapparaît en Ray. En Ray Charles cannois, costume à fines rayures, nœud pap (ou rap en l'espèce ?) et grosses lunettes noires. Ah, il n'est pas forcement trop souriant, l'ami Roy, mais au moins il aura payé de sa personne du point de vue de la sape ! Il mime un peu The Genius, sautille de droite et gauche, occupe le devant de la scène, recule, s’avance encore. Pour mieux se retirer tout à fait lorsque ses musiciens prennent des solo, ou que sa fine et belle chanteuse - toute droit sortie d’un documentaire d’époque sur la Motown - délaisse son Hammond pour pousser la note sur les titres un peu plus calmes.
Soyons clairs : le répertoire de Roy Hargrove n'est pas de toute première originalité. Les morceaux projetés appartiennent tous au corps constitué des hymnes de la constellation soul/funk/gospel/r’n’b. Mais c'est le phénomène, la qualité de la formation‚ le son, l'énergie dégagée, qui forcent le respect et font du concert un moment intensément festif.
Aaaah… C’est vers la fin du concert que Roy nous décoche un beau sourire, dis « Je vous aime » en regardant le public, tandis que le groupe enchaîne les deux derniers et furieux morceaux !
Il n'en faut pas plus à la salle entière pour se lever quasiment d’un bloc et danser.
C’est ça, ce que l’on appelle le « facteur RH ».
C’est ça, ce que l’on appelle le « facteur RH ».
Épilogue
Et voila ! Nous sommes à la fin de ce voyage de 6 jours en territoire musical, riche en temps forts. Avec un immense plaisir, on se retrouve en effet, année après année, à quelques 30 mn de Paris (quand ça roule !) pour suivre ce festival de haut niveau.
Tout comme la programmation et l’organisation, le cadre est idéal, entre lac, casino, Jardin des roses et petit centre-ville animé de ville thermale.
On vient donc à l’EJF comme on part en vacances, mais sans valise à transporter.
On vient donc à l’EJF comme on part en vacances, mais sans valise à transporter.
Tentons une dernière audace en forme de petit oxymore :
En 2009, comme à l’habitude, le programme était tout simplement exceptionnel !
En 2009, comme à l’habitude, le programme était tout simplement exceptionnel !
Et il le sera sans nul doute encore l’année prochaine… Vous verrez bien, car vous y serez aussi.
De très chaleureux remerciements à Blandine Harmelin, à Armelle Collomp, et à tous les membres de l'équipe que nous avons croisés !
Crédits photographiques pour l'article :
Francis Barrier (couleur) et Christian Izorce (noir & blanc)
Francis Barrier (couleur) et Christian Izorce (noir & blanc)
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