Jazz de luxe en écrin de verdure
Situées à quelques pas seulement d'un Sacré-Coeur hautement fréquenté par les touristes - et par les parisiens qui souhaitent bronzer en altitude -, accrochées à flanc de colline, les Arènes de Montmartre sont juste assez grandes pour contenir environ 300 personnes, une jolie scène circulaire et deux ou trois tentes et bungalows techniques.
Aujourd'hui les musiciens ont pu répéter à leur aise, lors d'une séance très studieuse au cours de laquelle le leader et son groupe travaillent patiemment les enchaînements sophistiqués des morceaux qui seront joués le soir.


Bref, exactement ce qu'il fallait pour conclure le festival, par un beau samedi soir ensoleillé.
Le premier titre «Boy Boy» rebondit allègrement et préfigure semble-t-il le ton de la soirée. Mais, donnant sans attendre une idée de l'étendue de son répertoire, le groupe entonne ensuite une version superbe et grave d'un morceau traditionnel, le fameux «Saint James Infirmery», jadis immortalisé par Louis Armstrong et Sydney Bechet.
Viennent ensuite «Bluesin' the Blue» et un «Skip me» très sautillant dans lequel le saxophoniste Jean-Michel Cabrol, qui ne déteste pas prendre des poses, se montre d'une redoutable précision dans les nuances.
Glenn Ferris cultive les influences les plus diverses : avec «Shabbat Prayer», tiré de la comédie musicale «Un violon sur le toit», il s'engage dans un beau duel avec son saxophoniste. La joute se termine à la limite du silence, en râles et miaulements.




«You are so beautiful», repris de Billy Preston et naguère chanté par Joe Cocker précède le dernier titre, au style reggae indéniable. C'est extrait du dernier disque et ça s'appelle «Exactement». Glenn continuerait bien à jouer jusqu'à 4 heures du matin, mais hélas, il faut arrêter à une heure décente. Juste le temps pour «Sud Ouest Jump» en guise de rappel.
Ce concert termine donc ce festival en cinq soirées. Les Arènes du Jazz fêtaient leur cinquième anniversaire en 2009. Nous serons bien entendu au rendez-vous de cette manifestation de haut niveau pour sa sixième édition. Car outre la programmation, le lieu n'est rien moins qu'enchanteur... A l'année prochaine !
Signal sur bruit remercie Christina Pagava-Boulez et Jean-François Foucault ainsi que les musiciens et techniciens croisés lors des balances.
Crédit photographique : Christian Izorce
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