Ensemble TOTEM Forest, Model One Signature, Model One Center, Thunder
- Origine : Canada
- Distribué en France par Joenit
Pour faciliter la lecture, j’ai divisé l’article en plusieurs sections, dont certaines renvoient à des pages distinctes de la présente :
- Introduction
- Une technique commune
- Conclusion
- Note sur le positionnement des enceintes
Introduction
Introduction
2008 marque les vingt ans d’existence de la marque canadienne Totem Acoustic. L’occasion de passer en revue une installation 5.1 élaborée à partir des enceintes d’une gamme qui ne comporte par ailleurs aucun pack labellisé home cinema en tant que tel. Le constructeur canadien préférant se concentrer sur la polyvalence de ses produits, et c’est aussi bien ainsi ! Totem propose de fait un large éventail d’enceintes destinées à une écoute musicale stéréophonique, depuis les minuscules et déjà spectaculaires Mite, jusqu’aux modèles Wind et Shaman, qui culminent au sommet d’une gamme à la pérennité exemplaire.
C’est ainsi que les Model One dans leur première version sont au catalogue depuis la création de Totem Acoustic par Vince Bruzzese en 1988, les Forest depuis 1998. Même si ces modèles ont subi quelques évolutions au cours des années, c’est la même conception de base, le même choix de composants de qualité, la même fabrication soignée qui prévalent… Ceci est assez rassurant.
Un joli portrait de famille avec, de gauche à droite :
le caisson Thunder,
la voix centrale Model One Signature,
la voix centrale Model One Signature,
les monitors Model One Signature et la colonne Forest
De manière assez intelligente, Totem propose au mélomane amateur de sensations cinématographiques sonores d’acquérir en complément une voie centrale (à choisir parmi quatre modèles) et un caisson de graves (trois modèles), en totale harmonie visuelle et acoustique avec les éléments du système principal. On peut aussi compléter son système par des voies surround des séries Tribe (enceintes murales) ou Mask (enceintes encastrables). Une manière élégante de marquer la priorité musicale qui anime les ingénieurs de la marque au moment de concevoir les produits, tant il serait dommage de les cantonner à une utilisation exclusivement audiovisuelle.
Une technique commune
Les Totem Model One Signature, Forest et Model One Signature Center abritent des transducteurs de même nature, dans des ébénisteries conçues autour des mêmes concepts afin d’assurer, dès la construction, l’homogénéité et la complémentarité potentielles de l’ensemble.
Leurs coffrets monocoques scellés à joints emboutis (section en forme de S) garantissent une surface de contact maximale entre deux panneaux adjacents, d’où un maximum de rigidité et une longévité optimale. Il n’est pas faux de dire qu’une enceinte Totem est conçue à la manière d’un instrument de musique : les panneaux de bois en MDF à densité variable (plaqués sur les deux faces), le renforcement du coffret grâce à des lattes métalliques transversales insérées en des endroits précis, le couchage interne de borosilicate en font des coffrets «vivants», aux modes de résonance contrôlés plutôt que systématiquement étouffés, comme c’est le cas chez de nombreux fabricants. Le remplacement de matériaux absorbants usuels (mousses acoustiques, laine de verre, bitume…) par ce fameux borosilicate (matériau issu de l’industrie aérospatiale renfermant près de 80 % de particules de titane) garantit en outre des performances constantes dans le temps.
On retrouve sur ces trois modèles le même tweeter SEAS de 2,5 mm à dôme aluminium, qui conjugue harmonieusement les qualités de précision et de douceur sur l’ensemble de sa bande passante. Ce choix n’est certainement pas dû au hasard. Le souci de constance des performances toujours en tête, Vince Bruzzese préfère ces modèles aux tweeters à dôme textile, qui par nature vieillissent davantage. Par ailleurs, les ondes réfléchies par le petit volume de charge de ces tweeters risquent fort, dans le cas d’une membrane textile acoustiquement perméable, de se surajouter au signal reproduit. Avec le dôme alu et l’ajout d’un volume de charge adapté effectué à l’usine par Totem, cet effet pervers est annulé. Il reste que ces modèles affichent un pic de résonance important vers 27 kHz, mais qui reste en pratique indiscernable à l’oreille, y compris sur des programmes haute résolution (SACD, DVD).
On retrouve sur ces trois modèles le même tweeter SEAS de 2,5 mm à dôme aluminium, qui conjugue harmonieusement les qualités de précision et de douceur sur l’ensemble de sa bande passante. Ce choix n’est certainement pas dû au hasard. Le souci de constance des performances toujours en tête, Vince Bruzzese préfère ces modèles aux tweeters à dôme textile, qui par nature vieillissent davantage. Par ailleurs, les ondes réfléchies par le petit volume de charge de ces tweeters risquent fort, dans le cas d’une membrane textile acoustiquement perméable, de se surajouter au signal reproduit. Avec le dôme alu et l’ajout d’un volume de charge adapté effectué à l’usine par Totem, cet effet pervers est annulé. Il reste que ces modèles affichent un pic de résonance important vers 27 kHz, mais qui reste en pratique indiscernable à l’oreille, y compris sur des programmes haute résolution (SACD, DVD).
Les unités médium/grave sont d’origine Dynaudio (modèle de 125 mm de diamètre sur les Model One et Model One C) et sont équipées des fameuses membranes polypropylène de la marque, dont la signature sonore est très discrète. Les Forest embarquent un haut-parleur de 140 mm, fabriqué selon le même cahier des charges par la firme canadienne Acoustic Technologies International (ATI).
Outre leur cache noyau surdimensionné, une des particularités de ces haut-parleurs est la résistance mécanique de leurs suspensions, croissante avec l’élongation de celles-ci. Ce procédé permet d’éviter le talonnement des haut-parleurs lorsqu’ils sont soumis à de violentes sollicitations en puissance. Il introduit évidemment un effet de «compression dynamique», mais qui agit de manière naturelle, tout en préservant l’intégrité de l’équipage mobile.
Conséquence directe : les enceintes Totem sont difficilement saturables, et cela s’entend ! Notons d’ailleurs que les niveaux de pression acoustique maximum avant compression sont respectivement donnés pour 103 dB (Model One Signature) et 110 dB (Forest), par paire, à 2 mètres. Cela permet de voir venir !Autre particularité des enceintes Totem : leur filtrage. Celui-ci est toujours remarquablement simple, mais réalisé avec des composants de qualité, à savoir des condensateurs au polypropylène métallisé et au papier huilé) et des self à air bobinées à la main, le tout étant monté en l’air.
Tous ces modèles sont compatibles avec le bicâblage ou la biamplification passive et présentent donc un double bornier aux masses bien distinctes. Il s’agit d’ailleurs de très beaux modèles universels WBT dorés acceptant câble nu, bananes et fourches, en assurant un couple de serrage idéal pour ces dernières. Le câblage interne est réalisé par des sections de câble en cuivre OFC argenté à gaine téflon, de diamètre adapté à leur position dans le trajet du signal.Corollaire de cette ingénierie bien pensée, les courbes d’impédance des modèles écoutés ici sont assez régulières, sans présenter de minima particulièrement délicats pour l’amplificateur associé.
Une restitution généreuse
On tire donc déjà des enceintes Totem une restitution généreuse en utilisant des électroniques simples. Mais il semble pratiquement ne pas y avoir de limite à ce que ces transducteurs sont capables d’encaisser, tant du point de vue quantitatif que qualitatif. C’est ainsi que, dans bien des systèmes, ce ne sont pas ces maillons qui constitueront véritablement le goulot d’étranglement, mais bien les éléménts situés en amont. Même si ce principe du garbage in garbage out est aujourd’hui assez généralement admis car fondé, il ne s’exprime rarement mieux qu’avec du Totem en bout de chaîne !
Une restitution généreuse
On tire donc déjà des enceintes Totem une restitution généreuse en utilisant des électroniques simples. Mais il semble pratiquement ne pas y avoir de limite à ce que ces transducteurs sont capables d’encaisser, tant du point de vue quantitatif que qualitatif. C’est ainsi que, dans bien des systèmes, ce ne sont pas ces maillons qui constitueront véritablement le goulot d’étranglement, mais bien les éléménts situés en amont. Même si ce principe du garbage in garbage out est aujourd’hui assez généralement admis car fondé, il ne s’exprime rarement mieux qu’avec du Totem en bout de chaîne !
Le niveau de finition constaté sur chaque modèle est assez élevé sans toutefois atteindre l'exceptionnel de certaines marques (telles que ProAc, exemple quasi-absolu en matière de qualité de fabrication d'enceintes électrodynamiques conventionnelles). Mais les coloris proposés par le constructeur canadien sont tous très chatoyants, les proportions physiques des différents modèles sont agréables à l'oeil, les arrêtes entre faces sont parfaitement jointées... Il s'agit donc de produits bien faits !
Conclusion
On n’insistera jamais assez sur le caractère immédiatement bluffant qui se dégage d’une écoute menée avec des enceintes Totem, qu’il s’agisse d’ailleurs des microscopiques modèles Mite ou des fines colonnes Staff – ici des Model One Signature et des Forest – qui toutes donnent l’impression subjective d’un volume sonore et d’une ampleur dynamique de quelques ordres de grandeur supérieurs à leur taille réelle.
Caractéristique sonore commune des modèles Totem : une certaine forme de souplesse et de plénitude sonore, un caractère savamment dosé entre précision, dynamique, et, pourrait-on dire, une petite touche de rondeur. Les Totem sont généreuses sans être débonnaires, précises sans être ascétiques. Le grave qu’elles produisent est tout simplement savoureux. Il peut être tendu, mais n’oublie surtout jamais d’être plein, même sur des petits modèles tels que les Model One. Il peut surtout être profond, comme avec les Forest, mais sans jamais déborder sur le reste du spectre. Et si quelques oreilles affûtées peuvent pointer sa relative bonhomie, celle-ci ne s’exprime jamais au détriment de l’intelligibilité ou de la vivacité du message.
Autre point commun de la gamme, révélateur de la transparence des enceintes Totem : il semble qu’il n’y ait tout simplement pas de limites à la qualité de l’amplificateur que l’on utilisera pour les alimenter. Meilleure est l’électronique, meilleur est le résultat, et ce, de manière parfaitement sensible. On peut donc prendre l’option canadienne sans crainte de compromettre l’évolutivité de son système. Cela relativise en quelque sorte le prix à payer !
Note sur le positionnement des enceintes :
Conclusion
On n’insistera jamais assez sur le caractère immédiatement bluffant qui se dégage d’une écoute menée avec des enceintes Totem, qu’il s’agisse d’ailleurs des microscopiques modèles Mite ou des fines colonnes Staff – ici des Model One Signature et des Forest – qui toutes donnent l’impression subjective d’un volume sonore et d’une ampleur dynamique de quelques ordres de grandeur supérieurs à leur taille réelle.
Caractéristique sonore commune des modèles Totem : une certaine forme de souplesse et de plénitude sonore, un caractère savamment dosé entre précision, dynamique, et, pourrait-on dire, une petite touche de rondeur. Les Totem sont généreuses sans être débonnaires, précises sans être ascétiques. Le grave qu’elles produisent est tout simplement savoureux. Il peut être tendu, mais n’oublie surtout jamais d’être plein, même sur des petits modèles tels que les Model One. Il peut surtout être profond, comme avec les Forest, mais sans jamais déborder sur le reste du spectre. Et si quelques oreilles affûtées peuvent pointer sa relative bonhomie, celle-ci ne s’exprime jamais au détriment de l’intelligibilité ou de la vivacité du message.
Autre point commun de la gamme, révélateur de la transparence des enceintes Totem : il semble qu’il n’y ait tout simplement pas de limites à la qualité de l’amplificateur que l’on utilisera pour les alimenter. Meilleure est l’électronique, meilleur est le résultat, et ce, de manière parfaitement sensible. On peut donc prendre l’option canadienne sans crainte de compromettre l’évolutivité de son système. Cela relativise en quelque sorte le prix à payer !
Note sur le positionnement des enceintes :
Il est impossible de définir a priori le positionnement idéal d'une paire d'enceintes dans une pièce. En effet, cette problématique complexe doit prendre en compte les dimensions du lieu, la nature des matériaux de construction et des revêtements (sol, murs, plafond), la manière dont la pièce est meublée et aménagée, la position d’écoute privilégiée adoptée par le ou les auditeurs.
Tout ceci contribue à l’équilibre sonore de la restitution, et à l’épanouissement plus ou moins favorable de l’image stéréophonique (ou du panorama multicanal s’il y a lieu). S’agissant des modèles Totem, leur faible directivité rend leur installation assez peu critique. Il n’est par exemple pas indispensable – mais pas interdit non plus - de les orienter spécifiquement vers l’auditeur.
On trouvera d’ailleurs sur le site de Totem Acoustic quelques indications utiles en la matière. D’une manière générale, sauf quelques exceptions dûment spécifiées, il convient tout d’abord de bien dégager les enceintes du mur arrière et des murs latéraux, sans quoi le diagramme de rayonnement naturel des enceintes se trouve sensiblement modifié (écrasement par l’obstacle interposé), ce qui nuit à l’équilibre tonal et à la reconstitution de l’image sonore.
Par ailleurs, un positionnement trop proche de murs ou d’encoignures excite les modes de résonnance de la pièce, et peut amener à un surcroît de grave ou d’extrême grave s’exerçant toujours aux mêmes fréquences, donc préjudiciable à l’intelligibilité du message. Paradoxalement, un caisson de grave peut bénéficier d’un placement rapproché d’un mur ou d’un coin, si l’on veut exploiter son effet de renforcement d’une manière spectaculaire. Attention néanmoins à ne pas saturer le local d’écoute. Enfin, sur des modèles bass-reflex dont l'évent débouche à l’arrière, le placement contre un mur modifie la charge du haut-parleur de grave et altère son fonctionnement même.